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Les Races mulassières du Poitou

FRENES

Le Trait Poitevin

Originaire des Marais du bas Poitou, la souche indigène du Trait poitevin a été croisée avec le cheval Flamand importé par les Hollandais et Flamands qui, au XVIIIème siècles, réalisèrent les travaux d’assèchement du Marais poitevin commandités par Henri IV.

Le destin du Trait poitevin a toujours été étroitement lié à celui du baudet du Poitou : croisée avec un baudet du Poitou, la jument Trait poitevin donne en effet naissance à un animal hybride exceptionnel : la mule poitevine.

Si cette production mulassière a donné lieu à un vaste commerce international au début du XIXème siècle, elle a aussi été en partie responsable de la chute des effectifs (les éleveurs préférant donner naissance à des mules qu'à des poulains).

Les effectifs sont ainsi tombés très bas au début des années 1990 ; la détermination des éleveurs et la demande croissante de chevaux pour l’attelage de loisir ont toutefois permis de remonter les effectifs. De plus, depuis 1998, les éleveurs suivent un plan d’accouplement rigoureux et privilégient la reproduction en race pure, abandonnant ainsi quasiment la production de mules, en dépit d’une forte demande.

C’est là une question de priorité ; la production de mules pourra redémarrer lorsque la jumenterie sera suffisante. Elevé depuis toujours dans le Marais poitevin en plein air intégral, le cheval de Trait Poitevin est adapté aux zones humides.

Si les femelles Trait poitevin sont utilisées en priorité pour l’élevage et la sauvegarde de la race, les mâles sont eux utilisés pour le loisir monté ou attelé, voire pour des activités professionnelles de cochage et de traction (cochage en ville, surveillance à cheval, débardage, défrichement, travail de la vigne... etc)

Source CREGENE Coulon

Mules

 

Le Baudet du Poitou

Sélectionné depuis toujours dans l’objectif de produire des mules de grandes tailles, le baudet du Poitou tire toute sa valeur de son rôle de reproducteur. C’est la raison pour laquelle l’appellation « Baudet du Poitou » désigne désormais la race asine du Poitou, alors que chez les ânes, le terme « baudet » désigne normalement le mâle reproducteur.

Avec ses caractères physiques si particulier, le baudet du Poitou n'en reste pas moins un âne à part entière, au caractère attachant.

En 1977, il ne restait plus que 44 Baudets du Poitou. En novembre 1979, les Haras nationaux, en partenariat avec les éleveurs et le Parc naturel régional du Marais poitevin décident de lancer une opération de sauvegarde, consolidée notamment par la création d’une asinerie expérimentale.

Installée à Dampierre-sur-Boutonne (17), cette structure est chargée de la mise en oeuvre d’une opération de croisement continu d’absorption qui débute en 1981, avec l’acquisition de 18 ânesses portugaises de grande taille destinées à être saillies par des Baudets du Poitou de race pure. A chaque génération, la femelle croisée obtenue doit être à son tour saillie par un baudet de race pure. Ce mode de croisement permet d’obtenir à la septième génération (F7) un produit à 99,2 % de sang poitevin susceptible d’être réintégré dans la race d’origine.

Aujourd’hui de plus en plus de passionnés utilisent le Baudet du Poitou pour le travail agricole, la selle, le bât ou encore l’attelage de loisir.

L’asinerie du Baudet du Poitou, à Dampierre sur Boutonne est à l’origine de l’utilisation de ces animaux dans d’autres activités que celle de la reproduction.

Contrairement aux autres races ânes, les Baudets du Poitou, n’avaient en effet pas eu l’habitude, au cours des siècles, d’être utilisés pour des travaux agricoles. Mais la mise en place du croisement continu d’absorption a fait apparaître en quantité non négligeable un type d’animaux ne pouvant pas être utilisés pour la reproduction : les mâles du livre B. Certains propriétaires se sont donc mis à les bâter, à les atteler, et même à les monter. Si les allures de quelques uns d’entre eux ont rendu leur utilisation parfois difficile, la majorité a surpris de façons très positives ces innovateurs.

Le Baudet du Poitou se trouve en effet être un bon porteur, assez allant et pouvant développer beaucoup de force. Après avoir utilisé un Baudet du Poitou dans un chantier de débusquage, nous pouvons même assurer que ces animaux sont capables de déployer une force de traction assez impressionnante. Finalement, il se pourrait bien que les qualités d’animal de travail reconnu chez la Mule Poitevine trouvent également leurs origines dans leurs ascendances paternelles !


La Mule poitevine

C’est l’hybride (en principe stérile) issu de l’accouplement entre le Baudet du Poitou et la jument Trait poitevin. Dans le Poitou, au XIXe siècle, les juments Trait poitevin étaient presque exclusivement destinées à la production mulassière.

Quelques éleveurs perspicaces faisaient toutefois saillir au cheval des juments vieillissantes qui réussissaient bien, pour en conserver la souche.

La mule poitevine, réputée pour sa grande taille, était autrefois commercialisée dans le monde entier (jusqu’à 18 000 mules par an au XIXe siècle). Aujourd’hui, la production annuelle ne dépasse guère une vingtaine d’animaux, qui trouvent facilement preneur dans le sud de l’Europe.

Depuis l’automne 2002, l’appellation "Mule poitevine" est officiellement reconnue par le Ministère de l’agriculture. Les mules et mulets nés du croisement entre un Baudet du Poitou inscrit au stud book et agréé à la monte pour la production de Baudets du Poitou ou la production mulassière, et une jument Trait poitevin inscrite au stud-book, sont automatiquement inscrits au registre de la Mule poitevine.